Le temps , implacable ennemi,
Impitoyable adversaire.
Je lutte sans cesse avec lui
Mais jamais ne réussis à le vaincre.
Il est là martelant ma vie
De coups quasi mortels
Je reste là pantelante
Le matin il me voisine
Cruel, dans un appel pressant ;
Je ne lui dis pas bonjour
Mais obéis à son ultime commandement.
Le midi il me brusque.
Dans sa course folle
M'emporte, m'emprisonne
Me laissant sans cri, sans souffle.
Au soir dans sa robe noire
Il me harcèle encore plus.
Poursuivant son ascension sauvage
Jusque dans mes rêves tourmentés.
Quand donc arrêtera-t-il son âpre manège?
Quand jettera-t-il les amarres?
Faut-il prolonger le supplice?
Je suis sans être, j'existe sans exister.
La machine du temps doit réfréner
Son élan funeste sinon elle emportera
Sa victime dans son tragique destin.